semaine 1

bilan 1. bon bilan.
sensation étrange de ne pas avoir fait grand chose en dix jours. et pourtant.
repeindre les bureaux de KINO en calmar et red thuna. embarquer dans un van ancestral pour aller lire sur la plage bondée d'Oka puis se faire rincer pendant deux jours au fond d'un bois. barbequer avec une bande d'inconnus dont j'aurais certainement fait partie si je vivais ici. un faon. un castor. un castor psychopathe. des grenouilles grosses comme mon poing. observer mes cheveux boucler tant et plus. DES LUCIOLES. m'entendre parler d'une façon étrange, un vieil accent inconnu, perverti par le québecois et le parisien. personne ici ne remarque rien d'autre qu'une belge qui parle, mais vous, vous me trouveriez drôle. regarder Marie déshydrater des fleurs, couper ses savons maison, parler des plantes comme elle parlerait des gens...et là tout de suite...goûter son rhum au gingembre.

en voyage on est facilement preneur à temps plein de tout ce qui se présente. on est aussi demandeur à temps plein. de conseils, de services, de temps, de rencontres, de moyens de transport et peut-être d'amitié. comme pour un temps, je recommence tout à zéro, je redécouvre à quel point les autres nous sont précieux. chaque acte que je pose ici me sort de l'isolement et me relie. il est bon de sentir à quel point ce n'est pas facile (pour moi...) d'accueillir les coups de main et la bienveillance sans éprouver une sorte de gêne, sans essuyer l'échec de ne pas être parvenue à faire "comme une grande" ce qui n'aurait de toute façon pas été possible de réaliser seule.
leçon 1: mettre à la casse le bulldozer en moi. j'apprends.